Sans réel suspense, Ubisoft a annoncé publiquement la sortie de Farcry New Dawn à l’occasion de la cérémonie des Game Awards. La veille, un trailer circulait déjà, cassant le feng shui de l’allégresse, que l’on aurait voulu ahurissante à l’officialisation de la date du 15 février prochain, soit moins d’un an après la parution de Far Cry 5. Un jeu qui nous a bizarrement tapé dans l’œil. Explications à froid.
Spin-Off ou véritable suite Farcry New Dawn n’est pas une première dans le modèle d’Ubisoft. Il suffit de regarder du côté du délirant Far Cry Blood Dragon et de l’inattendu Far Cry Primal, pour s’en assurer.
Recycler c’est gagner
Ces deux épisodes alternatifs reconnus pour l’originalité et le dépaysement de leur univers respectif proposent une mécanique de gameplay inchangée par rapport à leur prédécesseur. Toujours est-il que derrière l’étiquette à peine voilée du recyclage se cachent des enjeux de taille. En effet, la vente additionnelle d’un spin-off est plus ou moins garantie par la notoriété de la série Far Cry. Pour bien faire, elle se doit d’être rehaussée d’un story telling clinquant s’appuyant sur une identité visuelle forte : néo-rétro, préhistoire, post-apo, etc. De même, un développement communautaire sans faille de la franchise est un vecteur déterminant pour insuffler un dynamisme sécurisant auprès des joueurs. Les médias ne sont pas oubliés puisqu’un maximum de communication est nécessaire histoire d’arroser un peu partout et de rassurer dans la foulée les actionnaires.
Par conséquent, la créativité peut se lâcher pleinement, car la technique étant acquise, elle est de ce fait beaucoup moins cruciale. En effet, le staff commence avec un moteur graphique optimisé (le Dunia Engine) capable de faire tourner sans sourciller les instances dernier cri de l’éditeur. De quoi diviser les temps de développement par trois ou quatre. Un avantage des plus appréciable qui ne se refuse pas.
De cette manière, un partie des équipes techniques peuvent travailler sur d’autres projets critiques et être dispatchées sur de la R&D : la rentabilité proposé par un épisode intermédiaire tel que New Dawn devient dès lors essentielle mais impose une certaine organisation. Or, en plein scandale du crunch dans le secteur, voici le moyen idéal pour les managers de proposer des sprints mous pour les ressources trop proches de l’usure technique (moins de problématiques bloquantes à résoudre) ou créative (sortir des sentiers battus des versions canoniques).
Du “Super Bloom” rose bonbon
Far Cry New Dawn nous replonge dans l’univers de Hope County dans le Montana dix-sept ans après une catastrophe atomique. L’hiver nucléaire s’étant terminé, la faune et la flore expriment violemment leurs droits dans un désordre coloré indescriptible. C’est aussi le cas des survivants divisés en plusieurs groupes qui tentent désespérément de repartir à zéro sous la menace constante d’une bande de pillards menée par deux jumelles complètement abruties.
Le jeu frappe par ses couleurs pétantes et son côté décalé qui vont particulièrement bien dans un open world. Son potentiel est palpable et la sauce a l’air de prendre surtout quand on a fait l’impasse d’un Far Cry 5 qui n’apportait strictement rien. Une déclinaison qui doit faire rager néanmoins tous les fanboys qui doivent repasser à la caisse à grand frais, pour une version jugée comme un gros DLC.
Du côté des fonctionnalités, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, Ubisoft repique quasiment la même carte et l’adapte sur un gameplay plus nerveux et débrouillard, mais qui reste dans ses fondements identiques des précédentes moutures. Quelques nouveautés sont prévoir malgré tout : une IA revue, des armes inédites (ex.: lance-disques), quelques véhicules uniques et des barres de vies s’affichant avec des points de dégâts à la Borderland au côté de vos compagnons : un énorme phacochère exubérant et une sniper narcopletique. Tout un programme.
Le jeu sera disponible le 15 février pour la « modique » somme de 45 €. C’est osé.
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