C’est un fait, la culture viking excite très vite le cerveau, surtout celui des testeurs impressionnables comme moi qui étirent méthodiquement la thématique hyperboréenne sur tous les médiums possibles et imaginables. Encore récemment, tandis que je m’ennuyais ferme, il a fallu que je trouve le moyen de lancer Vinland Saga pour binger honteusement la série en un week-end. Ainsi, lorsqu’on m’a sollicité pour jeter un coup d’œil sur Valnir Rok (le RPG de survie viking en accès anticipé depuis septembre 2017) j’ai accepté en plissant des yeux, sans vraiment savoir à quelle sauce scandinave j’allais être mangé.
Sur le papier, Valnir Rok est un jeu de rôle de survie indépendant, développé par le studio allemand encurio GmbH. Il propose un monde ouvert de type sandbox qui tire son inspiration de la mythologie nordique. Dans la pratique Valnir Rok est plutôt agréable: les joueurs échouent en caleçon sur la plage et se doivent de maintenir leurs constantes grâce au triptyque vie-nourriture-eau. Tout ce remue-ménage est nécessaire, afin d’échapper dans la mesure du possible à l’engagement d’un quelconque pronostic vital. Il faudra presser le pas et cela dès le début, car les loups — bien que rares sur les côtes — sont quelque peu agressifs et se feront une joie de vous étriper corps et âme.
Quelques bases saines
Bonne surprise, le côté bac à sable de Valnir Rok implique un artisanat plutôt solide et facile à prendre en main. À dire vrai, tout est fait pour que vous puissiez confectionner votre équipement, vos plats cuisinés ou encore vos potions au travers d’un système de recettes bien fichu et plutôt intelligent. De plus, construire votre maison est également incontournable pour vous défendre et donne bien des satisfactions en termes de confort, même si cela respire le déjà-vu. Très logiquement, chacune de vos actions en jeu sera récompensée par des points d’habileté qui vous feront progresser judicieusement dans les métiers de votre choix.
En outre, des paliers spéciaux permettent aussi d’évoluer les caractéristiques de votre personnage et augmentent ainsi les possibilités de survie. Cela dit, statistiquement, vous aurez plus de chances de tomber nez à nez sur une myriade de sangliers que de rencontrer un horrible troll, mais croyez-moi, mieux vaut être prudent. En effet, Valnir Rok comporte quelques aléas qui risquent de vous saisir à froid lors de vos lointaines pérégrinations.
Pas de doute, c’est bien une alpha…
Mais ne nous voilons pas la face, malgré son potentiel évident et le réel plaisir d’y jouer, Valnir Rok présente bien des défauts. Aussi, les observations faites à son égard sont loin d’être optimistes, car en plus d’être vide, Valnir Rok date un peu graphiquement. Rien de catastrophique à l’heure actuelle, mais rien d’exceptionnel non plus : cela reste simple sans être simpliste. Avantage, cela se ressent positivement sur les performances : le moteur 3D réagit bien avec les options au maximum sur les configurations anciennes dotées d’une simple 980 GTX. Cependant, des bugs de toutes sortes entachent fortement la version alpha. Et c’est pénible, surtout quand ils sont accompagnés de lags intempestifs (mémory leak ?) qui obligent à relancer souvent votre instance de jeu.
Comprenez, en l’état, il y a encore du travail pour le studio allemand, et au rythme en cours, je parierais sur deux ans pour que l’ensemble vaille le coup au prix affiché de 19,90 €. Pourtant, un bon story telling et du challenge faciliterait grandement l’immersion et doperait l’engagement des joueurs. Du reste, je m’interroge toujours sur l’implication exacte du romancier Giles Kristian mis en avant par encurio notamment sur l’écriture des quêtes clairement anecdotiques. Dernier point, la quasi-absence de joueurs actifs est une véritable douche froide pour un jeu en ligne. Difficile dans ces conditions de créer ou d’aller piller un clan adverse, comme promis. De ce côté-là, il faudra vous contenter de performer en solo ou avec des amis surmotivés, car n’espérez pas dépasser cinq pèlerins sur votre serveur préféré le week-end, et cela en plein heure de pointe.
Malgré tout, cela bosse dur du côté d’encurio : pas moins de 77 mises à jours corrigent peu à peu l’univers grâce à de nombreuses modifications. Mais pas seulement. Les deux dernières updates implémentent des nouveautés qui vont dans le bon sens, comme la localisation française du jeu ou bien la venue d’un boss mythique (le kraken) histoire de donner ce brin de folie qui manquait à la vie fadasse de Valnir Rok.
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