Les développeurs de Bounding Box Software sont tellement sympathiques qu’ils ont sorti un jour plus tôt (le 9 novembre) Prodeus, leur tout nouveau jeu en matière de rétro-FPS, chamboulant ainsi mon agenda de ministre en pleine crise sanitaire.
Au commencement était un FPS produit en 1991. Estampillé Wolfenstein 3D, le shooter du studio id Software est vite devenu une référence. Fragger du nazi, était soudainement une activité ludique, et animait de nombreuses discussions dans les cours d’école, sous les regards inquiets des parents, qui ne savaient plus trop sur quel pied danser. Néanmoins, ils se confortaient avec l’idée que leurs chères têtes blondes ne risquaient pas grand-chose et œuvraient pour la bonne cause en luttant contre une idéologie des plus malsaine. Et en soi, ce n’était peut-être pas si mal.
Puis Doom est arrivé en 1993, complètement décomplexé : les bunkers sont devenus des stations militaro-industrielles interplanétaires, les fanatiques du troisième Reich, des démons qu’il fallait éradiquer avec pugnacité. Les croyants pouvaient donc être rassurés : ce jeu était une bénédiction.
Seulement pour les Prodeus la gâchette
Une trentaine d’années plus tard, on assiste pourtant à un étrange phénomène : les vétérans indécrottables des premiers Doom sont toujours là, inébranlables, à torturer du .wad depuis 1993. On a beau essayer de les convaincre de consulter un thérapeute, ce qui leur permettrait de gagner un temps fou en matière d’épanouissement personnel, il n’y a rien à faire. Le déni reste présent, palpable. Pire, insensibles à l’appel des Glory Kills de Doom Eternal, ces derniers se ruent, dès qu’ils le peuvent sur des rétro-FPS à l’instar des excellents Dusk ou Amid Evil.
Ce besoin réel, les coyotes de Bounding Box Software l’ont finalement bien compris : ils se devaient de faire un jeu. Et malins comme des singes, ils imitent avec Prodeus, tout ce qui a fait le succès de Doom : le scénario au ras des pâquerettes, l’esthétique d’antan (avec des pixels, ma foi, très coquets) et le gameplay des Doom originels, tout en alliant l’exigence communautaire (à laquelle on peut prétendre en 2020) avec la simplicité d’un… Super Mario Maker.
Dès lors, Prodeus introduit un browser de maps qui permet de publier facilement vos créations via l’éditeur de niveau intégré, d’explorer, d’essayer voire de noter les diverses productions en vogue de la communauté. Clairement, pour Mike Voeller et Jason Mojica (les deux meneurs du projet qui sont loin d’ailleurs d’être des amateurs), l’accent est mis sur la rejouabilité, eu égard à la durée de cet accès anticipé (disponible sur GOG et Steam), qui ne dépasse guère les quelques heures de jeu.
Un impair, qui aux dires des développeurs, devrait être comblé prochainement avec suffisamment de contenus (niveaux, armes, monstres, etc.) pour vous faire tourner la tête. Bref, que du bonheur en somme.
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