On ne peut pas dire que l’on s’y attendait, car cela serait cracher sur cette trilogie qui n’a pas donné signe de vie depuis plus de deux décennies. Ce jour-là, ce fameux 27 aout – jour de la sortie du Reveal trailer de Street of Rage 4 – je profitais grassement de mes derniers jours de vacances, en sirotant un café con hielo madrilène commandé sèchement dans un bistro glauque près de Lavapiés, un quartier réputé haut en couleur. Assis à la terrasse je zieutais les habitants hétéroclites qui s’agitaient et déambulaient dans ces rues qui puaient la pisse et le perrito caliente.
Et puis, il y en avait des drôles de zozos qui trainaient par ici. Ahalala j’étais vraiment pas d’humeur en cette fin d’aout, car le lendemain, je devais me taper 1400 bornes d’une traite pour rentrer fissa à la maison, puis enchainer le travail dans une obscure entreprise de développement de software. « Ce n’est pas folichon », me chuchotais-je pour moi-même. « Vous avez une double vie M. Anderson » m’accoste soudainement une bohémienne à la dégaine tribale. « Non pas du tout», lui dis-je songeur en baissant la tête surpris, « hey, mais… comment connaissez-vous mon nom ? ». Et en véritable journée de chiotte qui n’en finissait pas, elle s’était déjà enfouie en sautillant dans une ruelle adjacente. La bonne blague, cette fin d’été n’avait rien décidément pour plaire. Maintenant j’étais vraiment « véner ». Un simple regard torve d’un cyberpunk multicolore pouvait me faire disjoncter et déraper en authentique combat de rue. Je serrais même les poings, prêt à en découdre sur le champs.
Et puis soudain je vis le petit Juan de la voisine traverser frénétiquement la grand-place en agitant sa tablette à grands cris. Il hurlait littéralement en ce jour saint du 27. Magique : l’information qu’il fallait tomba dans un feu d’artifice d’émotions : tout d’abord le trailer avec Axel et Blaze. Et puis, Dotemu, Guard Crush Games (Streets of Fury) et Lizardcube (Wonderboy III : The Dragon’s Trap) travaillant pêle-mêle sur le tout nouveau projet Street Of Rage 4. Waouh. Une autre vie informatique m’embrassait déjà. Celle du néo-contentement béa.
En octobre dernier s’organisait une présentation de SoR4 dans les locaux parisiens de DotEmu.
Une horde de journaleux ont pu donc découvrir la démo Pax West 2018 mettant en scène Axel et Blaze au cours d’une session d’agrément d’une quinzaine de minutes sur trois stages.
La build basée sur les sons des jeux d’origine, sans compositeur (hello Yûzô Koshiro ?) révèle encore des absences bien compréhensibles : une grande partie des coups spéciaux manquent à l’appel, les armes à ramasser et les projections de Blaze sont par exemple en cours de développement.
Ce qui frappe en premier lieu ce sont les graphismes somptueux aux nombreux effets qui n’exposent aucun souci de lisibilité comme on aurait pu le craindre. Ensuite le choix d’un gameplay stratégique plus lent sur l’assise de Street Of Rage 2 qui privilégie la science martiale du placement au détriment des dash et autres rush malvenus sur la gueusaille. À ce sujet, les joueurs qui réussissent à cogner sans se blesser seront récompensés par un peu de vie. Malin, mais les nouveautés semblent s’arrêter la et la plupart des journalistes présents soulignent unanimement le conformisme de l’instance qui a été exhibée au plus grand bonheur des puristes. Néanmoins, quelques touches exotiques viennent personnaliser la jouabilité comme la possibilité de juggle un ennemi avec ses coéquipiers et de wall bounce un malheureux contre un mur, ce qui autorise des enchainements des plus cocasses.
Pour conclure sur cet événement, aucune date de sortie n’a été communiquée, la troïka franco-canadienne désirant prendre le temps de faire les choses en grand.
Édit 28/12/18 – 18h : des nouvelles images pour fêter la nouvelle année
Mise à jour 01/12/19 – ajout d’un nouveau personnage : Cherry Hunter – PAX West 2019.
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