La sortie mondiale d’un nouveau Doom tel que Doom Eternal est toujours un événement fiévreux qui déclenche des sentiments contradictoires, au même titre que Noël ou un anniversaire. Si je vous dis par exemple, « Hey, tu vas faire quoi pour tes 40 ans ! La fiesta, j’espère ? T’invites qui ? » Outre le silence gêné qui s’ensuit généralement, dans la mesure où sur l’échelle de la société, on commence à être mal barré, la réponse négative arrive invariablement avec moult moulinets de bras indignés et d’insultes bien senties. « Enfoiré, t’m’prends pour qui mec ? Ça fait 30 ans que je fête plus mes anniversaires, et en ce jour béni, je joue plutôt à Doom en éditant mes nouveaux .wad, OK ? ». Car voyez-vous, elle est belle la tradition des gens des années 90. D’un autre côté, essayez de comprendre pour une fois tous ces geeks à la barbe poivre et sel biberonnés depuis une trentaine d’années au bon petit lait du studio id Software. Personnellement, je n’y arrive plus.
Vous vous en doutez, Doom Eternal est la suite de l’excellent Doom 4 qui a renouvelé avec brio la franchise. Cependant, il aura fallu attendre quatre longues années pour découvrir cet opus sentant fort la poudre et les cacodémons. Et tout cela pour vous permettre de déchaîner les enfers sur Terre et d’incarner une fois de plus le Doom Slayer.
En effet, Doom Eternal se devait en l’égard de son illustre prédécesseur, d’être couvert de superlatifs béats. Déjà dotée d’une meilleure durée de vie, la campagne solo devrait effectivement vous tenir en haleine plus d’une vingtaine d’heures. C’est mieux que Doom 4, et légèrement fluffy pour sauver l’humanité, sachant que pour nous — pauvres êtres misérables — il nous faudra surement une vingtaine de mois pour contenir le COVID-19 sur notre planète. Boutade mise à part, Doom Eternal est incontestablement plus beau et plus varié, et s’entoure de décors dantesques, sublimés par le moteur 3D dernier cri id Tech 7 (qui se trouve être particulièrement bien optimisé pour les configurations modestes) et d’une bande-son frénétique assurée sans surprise par Mick Gordon.
La méthode avant le freestyle
Plus dirigiste que son ainé, il faudra dorénavant abattre les monstres avec méthode pour droper les items voulus et maintenir par là même un équilibre dans le triptyque santé-munitions-armure de votre héros. Une mécanique qui fera râler les amateurs de fast FPS, qui n’aiment guère être bridés par des rouages qui viennent casser l’action en cours. Et on les comprend, le Glory Kill c’était vite chiant sur Doom 4 et on pouvait clairement s’en passer avec du skill. Maintenant, c’est essentiel pour assurer sa survie. La tronçonneuse auparavant un poil gadget, devient dès à présent indispensable pour looter des munitions. Et enfin, le lance-flamme, quant à lui, est ce prétexte morbide pour récupérer de l’armure sur les mobs, ce qui devrait faire exulter les psychopathes qui zonent sur ce site.
Ce mécanisme d’action-récompense vous fait flipper ? Il n’y a pas de quoi, car des hordes de minions viendront se coller contre vous à l’infini, et vous octroyer les items nécessaires et cela tant que vous n’aurez pas tué les démons les plus primordiaux. De plus, vous aurez toujours accès à un certain nombre d’armes différentes et améliorations (deux par engin maximum), sans compter certaines compétences telles que le « Dash » qui vous aideront à circonvoluer joyeusement dans cet agréable pandémonium. Il va sans dire que ce gameplay implique de la place pour accueillir tout ce beau monde, et l’utilisation d’arènes, ou pseudo-arènes reliées par des jolis couloirs devient dès lors une nécessité. Eh oui, vous l’aurez sans doute deviné, le jeu est bien plus linéaire que la déclinaison de 2016. Exit donc, les level design alambiqués, les maps ultra-détaillées, les passages secrets subtils et les multiples aller-retour millimétrés, l’avenir est désormais à la simplification.
L’enfer c’est les autres
Par ailleurs, les plus fous d’entre vous pourront s’essayer au mode multijoueur Battlemode, qui a l’air d’être assez fun et permet de s’affronter à deux contre un sur un match à trois manches gagnantes. Explication : deux participants incarnent le démon de leur choix (sur les cinq disponibles), et bénéficient des avantages respectifs de leur bestiole, face au troisième joueur, qui sera bien entendu le Doom Slayer. Par exemple, le démon « Revenant » sera plutôt mobile et dispose d’un jetpack très pratique, tandis que le « Mancubus » symbolisera ce gros lard tanky plein de points de vie. De même, chaque démon possède deux archétypes : «Ranged» doté de capacités plus offensives (zone de DoT) ou «Pressure» qui joue la carte de skills plus défensifs (Heal). Tous ont la possibilité d’invoquer au round final un nombre limité des minions ou des démons majeurs (comme l’inébranlable baron de l’enfer) pour venir embêter le Slayer.
Dès lors, on imagine sans mal, qu’il faudra faire preuve d’un minimum de bon sens pour sélectionner des démons suffisamment complémentaires pour écorcher vif un Doomguy chargé a bloc. Du reste, ce dernier devra de son côté démontrer son habileté à éliminer en même temps les créatures adverses (avec intervalle de 20 secondes avant respawn) pour remporter la donne entre amis très confinés.
Le jeu qui est sorti aujourd’hui (le 20/03/2020) est d’ores et déjà disponible sur PC, Xbox One, Playtation 4, et Switch pour la somme coquette de 69,99 € dans sa version standard et 99.99€ pour l’édition Deluxe . Pour les pauvres comme nous, il faudra le prendre sur Steam à 59.99€ ou tout simplement attendre une aumône, que dis-je, un don.
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